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Chansons, pasquilles et réclame
Desrousseaux nous chantait déjà les marionnettes dans Le P'tit Quinquin où il convie Narcisse dans la cour Jeannette à vaques pour assister à un spectacle...
IL EST INTERDIT DE CHANTER ET DE JOUER AUX CARTES
C'est le règlement, sans doute hérité du Second Empire, qui était affiché dans le comédies et les "théât's" et que le public ne respectait pas ! On jouait aux cartes aux entractes et même pendant la séance, tout au moins au fond de la salle où certains spectateurs écoutaient les dialogues un œil sur la scène, l'autre sur leur jeu.
Et l'on chantait ! On chantait dans la salle, aux entractes et pendant le spectacle, de petits refrains servant d'indicatifs ou soulignant l'action. On chantait, avant le spectacle, des refrains assurant une bonne part de la publicité du théâtre. On chantait aussi pour faire connaître les aventures interprétées par les comédiens de bois ou pour vanter les mérites d'un marionnettiste, le plus souvent ouvrier, aimé ou admiré par son public, les autres ouvriers du quartier. Il est envié, car certains ont la réputation de s'assurer par les recettes, un agréable complément de ressources. Ainsi, dans cette chanson, on l'appelle "marionnette" ; il est cependant peu probable qu'on finisse par l'appeler "l' rintier".
Decottignies, un chansonnier lillois, nous raconte une pièce jouée au théâtre d'un nommé César : L' petit Joseph est vindu par ses frères (sur un thème tiré de la Bible). Il nous replonge dans l'ambiance des caves à marionnettes d'un quartier de courées.
Un autre chansonnier, Gustave Bizard , nous montre l'implication des spectateurs dans l'histoire présentée., comme cet homme qui saute sur la scène pour tirer d'embarras une marionnette dans la chanson Le Théâtre impérial.
Le théâtre est souvent bruyant : un premier locataire qui surloue des parties de sa grande maison a des problèmes avec celui qui occupe sa cave :
(8) l' niafe,
c'est un
cordonnier