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Typologie des marionnettes
Les différents types de marionnettes recensés font état de différents procédés mis au point au cours des siècles par les montreurs de marionnette.
LES MARIONNETTES À TRINGLES ET À FILS
La marionnette est manipulée par le haut à l’aide d’une tige de fer ou « tringle » fixée au centre de la tête. Les membres peuvent être actionnés par de plus petites tiges ou par des fils fixées aux extrémités du personnage, ou encore par une combinaison des deux. Parfois, il y a seulement une tringle centrale. On s’accorde généralement sur le fait que cette marionnette serait l’ancêtre de la marionnette à fils..
LES MARIONNETTES À FILS
Le personnage est manipulé par le dessus à l’aide de fils. La marionnette à fils est habituellement entièrement articulée, c’est-à-dire que les fils relient les différentes parties du corps – tête, torse, bras et jambes – à un "contrôle" ou "croisée" (aussi appelé "attelle") bien souvent fabriqué en bois. Il peut exister différents types de contrôles plus ou moins complexes, notamment verticaux, horizontaux, semi-verticaux. Dans le cas des marionnettes à fils, on dit généralement que la marionnette est suspendue au lieu d’être portée.
LES MARIONNETTES À GAINE
Il s’agit de marionnettes qui sont animées par le bas, le montreur est caché derrière le castelet. Ces marionnettes se composent de deux parties essentielles : la tête et la gaine et sont constituées d’un vêtement que le marionnettiste enfile comme un gant. A l’aide de ses doigts, il actionne les bras et la tête. C’est la marionnette populaire par excellence : Guignol et Polichinelle en France, Punch en Angleterre, Pulcinella en Italie.
AUTOUR DE CES TROIS GRANDES CATÉGORIES, D’AUTRES PRATIQUES COEXISTENT.
LES MARIONNETTES À TIGES
Elles sont constituées d’une tige traversant leur corps, souvent fixée à la tablette du théâtre. Elles sont mises en mouvement par des petites tiges en bois fixées à l’extrémité des bras.
LA MAROTTE
La marotte est la forme la plus élémentaire des marionnettes à tige. A l’origine, le mot « marotte » désignait le bâ-ton de bouffon qui était constitué d’un spectre surmonté d’une tête garnie de rubans bigarrés et de grelots. Communément, le terme de « marotte » désigne une marionnette qui est manipulée par le bas à l’aide d’une seule tige centrale. Cependant, il est courant d’employer ce terme même lorsque d’autres tiges s’ajoutent à la structure initiale pour contrôler les bras.
LES MARIONNETTES À DOIGTS
Semblable à la marionnette à gaine, le marionnettiste enfile sur un ou plusieurs doigts une petite marionnette réduite à son plus simple mouvement.
LES MARIONNETTES À BOUCHE ARTICULÉE (OU MUPPETS)
Le marionnettiste enfile toute sa main dans la tête de la marionnette et, avec un mouvement de pince, il fait bouger la bouche.
LES MARIONNETTES À OMBRES
Il s’agit de marionnettes qui se manipulent derrière un écran éclairé par une lumière artificielle. Les ombres peuvent être fixes ou manipulées. Dans ce cas une baguette est fichée dans un ou plusieurs œillets situés souvent aux articulations de la silhouette de marionnette. Cette baguette est plus ou moins perpendiculaire à l’écran, manipulée horizontalement. Lorsque l’ombre glisse parallèlement à l’écran, elle bloque la lumière et crée ainsi une ombre projetée de l’autre côté de l’écran, côté spectateurs. Ces ombres circulent dans un univers à deux dimensions qui est pourtant loin d’en limiter ses possibilités. Elles peuvent être opaques et donner un effet de silhouette, ou translucides et colorées. On recense différents types d’ombres : ombre de Java, ombre Turque, ombre en papier découpé, ombres humaines dans le cas où les acteurs jouent derrière l’écran.
LES MARIONNETTES PORTÉES
La marionnette portée est une technique qui s'est particulièrement développée ces dernières années. Une partie du corps du marionnettiste peut se trouver à l’intérieur du corps de la marionnette qui peut être fixée sur la tête ou au dos du marionnettiste. La marionnette portée a comme caractéristique commune avec le bunraku d’engager le corps du manipulateur.
LA MARIONNETTE GÉANTE
Celle-ci, de très grande taille est habituellement manipulée par plusieurs marionnettistes qui coordonnent ses mouvements par le biais de longues tiges reliées aux extrémités du corps de ce géant articulé. Son usage est bien souvent associé aux spectacles de rue à l’image de nombreuses compagnies comme le Royal de Luxe de Nantes, le Bread and Puppet Theater ou Les Grandes Personnes, par exemple.
LA MARIONNETTE SUR L’EAU
Elle est caractéristique du théâtre traditionnel vietnamien Mua rôi nuoc. Sculptées dans le bois et fixées sur des flotteurs en bois, ces marionnettes sont actionnées à l’aide d’une longue perche de bambou horizontale de près de dix mètres. Certaines marionnettes possèdent un système de fils permettant une articulation plus complexe. Immergés dans l’eau jusqu’à micorps et dissimulés par un rideau de bambou, les manipulateurs donnent vie à ce théâtre mouvant.
LE BUNRAKU
Le bunraku est une marionnette qui vient de la tradition japonaise. Il s’agit d’une forme de théâtre où les personnages sont représentés par des marionnettistes. Chaque marionnette est manipulée par trois marionnettistes : les manipulateurs respectent une hiérarchie réglée en fonction de leur degré de connaissance dans l’art du Bunraku. Ainsi, les plus expérimentés manipulent la tête et le bras droit, le second le bras gauche et le dernier les pieds.
LA MARIONNETTE DE PAPIER ET THÉÂTRE DE PAPIER
Une tirette collée à la figurine de papier permet de faire bouger la marionnette par les côtés. Cette marionnette s’anime au sein de ce théâtre de papier. Ce dernier se présente généralement comme un théâtre à l’italienne miniature, composé d’un fond de décor, de coulisses, d’un rideau et d’une devanture, le tout collé sur un fond de car-ton. Posée sur une table, il accueille des figurines à son échelle qui sont actionnées latéralement par des tirettes en fer ou en carton.